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    Les galères des étudiants venus du Nord

    Yann
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    Les galères des étudiants venus du Nord Empty Les galères des étudiants venus du Nord

    Message  Yann Jeu 4 Déc - 4:28

    Devant l'arrivée croissante de réfugiés, les universités veulent revoir leurs critères d'admission. Une décision mal accueillie par des jeunes qui ne sont pas toujours bien intégrés.


    Sin Tong-jin* a fui la Corée du Nord il y a huit ans. Il est aujourd'hui étudiant en management à l'université Sogang de Séoul. Ayant perdu son père dans un accident de la route immédiatement après son arrivée en Corée du Sud, il est entré dans un lycée professionnel pour rejoindre rapidement le monde du travail et subvenir aux besoins des siens. "J'ai plus d'expérience du capitalisme que n'importe quel étudiant sud-coréen !" explique-t-il fièrement. Stations-service, supérettes, fast-foods, livraisons… : il a fait le tour des boulots pour étudiants. "Je veux gagner davantage d'argent, monter ma propre affaire et aider les enfants pauvres du tiers-monde", répond-il lorsqu'on l'interroge sur ses projets. Le nombre des réfugiés nord-coréens s'installant au Sud ne cesse d'augmenter et vient de dépasser le seuil des 13 000 ; 448 d'entre eux suivent actuellement des cours dans 104 universités sud-coréennes – l'université Sogang, avec 49 inscrits, étant celle qui en accueille le plus grand nombre.

    Comme leurs camarades du Sud, leurs sujets de préoccupation sont les notes, l'anglais et les petits boulots – "mais notre stress est plus grand", s'accordent-ils à dire. En effet, pour pouvoir continuer à bénéficier de la prise en charge par l'Etat et l'université, ils ont une obligation de résultats. Ils se plaignent aussi de rencontrer des difficultés particulières pour suivre les cours, notamment à cause du vocabulaire. Yi Sok-min, en troisième année d'histoire à Sogang, avoue que, la première année, il n'a rien compris au discours du professeur. Voilà pourquoi la plupart des universités ont mis en place un service de tutorat. "Le taux de satisfaction concernant ce soutien est très élevé", explique Hwang Un-yong de l'université Yonsei. Mais certains établissements l'ont supprimé faute d'inscrits, car les bénéficiaires rechignent à afficher leur origine nord-coréenne. La plupart d'entre eux s'efforcent de se débarrasser de leur accent nordiste. Ils ont aussi du mal à comprendre leurs camarades, qui utilisent un grand nombre d'anglicismes, et c'est l'une des raisons pour lesquelles ils ont du mal à se faire des amis.

    Les étudiants d'origine nord-coréenne, fascinés par l'argent gagné à la sueur de leur front, s'accrochent aux petits boulots. "J'avais vu au Nord une série télévisée sud-coréenne qui montrait le quotidien des ouvriers. J'ai découvert avec intérêt qu'on pouvait bien gagner sa vie avec des emplois aussi basiques", explique Choe Nam-il, qui vient d'intégrer l'université Tongguk. Ces emplois constituent pour eux un moyen de survie. Un autre souci de ces jeunes, c'est le regard des autres. Chong Chol, responsable de Uri hana [Nous sommes un seul], club des étudiants nord-coréens de l'université Sogang, cache mal son agacement. "Nous évitons les médias lorsqu'ils veulent aborder des sujets politiques. Nous avons de la famille au Nord et nous ne voulons pas qu'il lui arrive quelque chose. En dehors de cela, nous avons parfois donné des interviews et répondu à des questionnaires, mais cela n'a pas amélioré nos conditions de vie. Je suis personnellement las de m'entendre poser toujours les mêmes questions : comment êtes-vous arrivé au Sud ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Comment allez-vous procéder pour trouver du travail et vous marier ?" raconte-t-il.

    Les universités, qui les recrutaient jusque-là par le biais d'un concours spécifiquement aménagé pour eux, envisagent de supprimer ces dérogations, vu le nombre croissant des demandes. L'Université nationale de Séoul a récemment décidé que les réfugiés passeraient le même examen d'entrée que les autres à partir de 2010. Cependant, les responsables de l'université se veulent rassurants. "Différents critères seront pris en compte. Les réfugiés ne seront pas forcément désavantagés", explique l'un d'eux. Mais Cho Chong-hyok, ancien nordiste qui fait des études politiques à l'université Songgyungwan, n'est pas convaincu. "Ce n'est pas juste de nous faire passer des examens pour des disciplines que nous n'avons pas étudiées quand nous étions au Nord. Cela va dissuader les réfugiés de tenter leur chance", assure-t-il.

    * Les étudiants d'origine nord-coréenne interviewés ont préféré utiliser un pseudonyme par crainte de représailles de la part du régime de Pyongyang sur leurs proches restés au Nord.

    Yang Ka-on
    Chugan Chosun
    Source : le Courrier International : http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=92329
    L'article original du Chugan Chosun : http://weekly.chosun.com/site/data/html_dir/2008/10/21/2008102101273.html

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