figaro étudiant Par Lucile Quillet Publié le 13/05/2013
Les inscriptions en coréen ont bondi à l’Université de La Rochelle, avec 130 demandes en cinq jours. Les responsables dénoncent une tocade inspirée par les séries télévisées et le Gangnam Style et regrettent un consumérisme qui nuit à la bonne gestion de la filière.
Personne n’avait vu la vague arriver comme un tsunami dans le coeur des étudiants. L’Université de la Rochelle s’est transformée en bastion de défense du coréen. Elle est la seule en province à proposer une filière LEA anglais/coréen. Jusqu’ici, seules 30 places étaient disponibles et tout allait bien. Mais depuis 2011, les demandes explosent. «Cette fois, nous avons eu 130 demandes en cinq jours, on ne peut plus assumer localement une demande nationale», assure le responsable de la filière Charles Illouz au journal Sud Ouest .
Pas question pour autant de créer plus de places pour cet enseignement. Le nom des heureux élus a été tiré au sort, comme le prévoit le code de l’éducation dans ce cas de figure. Les étudiants n’ont pas tardé à s’indigner et organiser des sit-in pour la liberté de choix et l’égalité. Des belles idées qui n’ont pas trouvé d’échos aux oreilles de Charles Illouz et Frédéric Cathala, les responsables de la filière. Et lorsque la faculté decide finalement de n’ouvrir la filière qu’aux Bac+3, l’indignation des étudiants reprend de plus belle. L’affaire fait du bruit. Les médias interviennent, suivis d’Olivier Falorni ,le député PS et de l’ambassadeur de la Corée du Sud qui se lient à la cause des étudiants, désespérés d’être privés de coréen... Depuis, la ministre de l’Enseignement supérieur a embauché un professeur supplémentaire pour la filière, toujours accessible au niveau Bac.
Des étudiantes éprises de boys band et de showbiz coréen
Mais pour les responsables de ce cursus, tout cela n’est qu’un show burlesque. Digne d’une sitcom coréenne. Agacés, Charles Illouz et Frédéric Cathala se sont fendus d’ un billet assassin dans les Echos ,où ils regrettent que le «consumérisme de masse défie la bonne gestion d’une université». Pour eux, cet engouement pour le coréen est artificiel et ne repose que sur la passion des jeunes pour les sitcoms coréens et la K-pop, ce «produit industriel façonné pour l’exportation». C’est le «Kapital» qui «lance son dernier appel d’offre: “ados de tous pays unissez-vous dans la K-pop!”».
Selon eux, les jeunes veulent apprendre le coréen car ils ont été hypnotisés par leur console de jeux vidéos, quand ils ne sont pas «une progéniture éprise des boys band de K-pop ». Sans mâcher leurs mots, ils déclarent noir sur blanc que leurs étudiants sont «en majorité des étudiantes éprises de showbiz coréen».
Une honte pour les étudiants
Les étudiants sont consternés. On leur avait présenté cette filière comme celle de l’excellence et on les compare désormais à des moutons de l’uniformisation culturelle. «Le plus honteux est de voir comment le Directeur du département parle de ses propres étudiants!», s’indigne-t-on sur la page Facebook de soutien qui récoltent 144 likes.
Pour beaucoup, les responsables se tirent une balle dans le pied à déclarer ce succès pas assez noble. «Le fondateur d’une filière ne devrait-il pas se réjouir du succès de la filière qu’il a créée?», s’interroge Sagwa sur son blog .Pour elle, il est impensable de choisir un enseignement en fonction de ces goûts musicaux. «Les élèves s’intéressent aussi à la littérature coréenne, la cuisine coréenne pleine d’épices avec le KIMCHI, la façon dont les coréens mangent, vivent, agissent, réflechissent qui est tellement differente de la notre», argumente-t-elle, se demandant si ce blocage est dû à «une non-volonté de développer le coréen» ou à des problèmes financiers réels?
3 participants
Apprendre le coréen: une mode inutile selon des universitaires
Pr. HWANG
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Citation : korea is it !
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niin
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Ha, bah la seule phrase intelligente de cet article est la dernière, ça valait le coup d'aller jusqu'au bout.
arafinwe
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Date d'inscription : 14/11/2008
Donc, ils disent qu'ils préfèrent que personne ne s'inscrivent à leur cours
À leur place , j'en profiterais pour obtenir plus de financement et faire croitre ma filière coréenne.
À leur place , j'en profiterais pour obtenir plus de financement et faire croitre ma filière coréenne.
Pr. HWANG
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Au delà de la question des réels débouchés de la filière, ce qui est effrayant est bien le tirage au sort.
Une solution toute bête serait de sélectionner en priorité les étudiants qui ont déjà pris cette option au BAC et suivant leur classement à cette épreuve.
Une solution toute bête serait de sélectionner en priorité les étudiants qui ont déjà pris cette option au BAC et suivant leur classement à cette épreuve.
niin
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L'option coréen au BAC ne doit concerner qu'une poignée de lycée, je trouverais ça encore plus injuste de discriminer ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir l'option dans le leur. Le tirage au sort, c'est peut-être triste, mais c'est le seul moyen équitable pour sélectionner, et le seul autorisé par la loi, puisque la sélection sur dossier est interdite la première année après le bac. Après, ils pourraient aussi faire comme à l'inalco (dans les filières aux effectifs limités) : premier arrivé premier servi, mais je crois que l'inalco a un statut spécial qui l'y autorise.
En ce qui concerne l'agrandissement de la filière, ce n'est pas si simple que ça. L'université est financée principalement par les fonds publics en France, et non par les frais d'inscriptions, ce qui fait qu'une inscription en masse ne se traduit pas nécessairement par un relèvement du budget. Du coup, tu te retrouves d'une année sur l'autre avec un effectif qui multiplié par 10, mais autant de profs qu'avant, ce qui n'est pas un environnement favorable pour l'enseignement. C'est ce qui s'est d'ailleurs passé à l'inalco (en coréen justement), quand tous les fans de kpop ont commencé à se ramener : on est passé de 15 personnes en L1 une année, à 50 l'année suivante, puis 150 l'année d'après, sans augmentation du nombre de profs et de cours. Donc imagine la gueule des cours.
En ce qui concerne l'agrandissement de la filière, ce n'est pas si simple que ça. L'université est financée principalement par les fonds publics en France, et non par les frais d'inscriptions, ce qui fait qu'une inscription en masse ne se traduit pas nécessairement par un relèvement du budget. Du coup, tu te retrouves d'une année sur l'autre avec un effectif qui multiplié par 10, mais autant de profs qu'avant, ce qui n'est pas un environnement favorable pour l'enseignement. C'est ce qui s'est d'ailleurs passé à l'inalco (en coréen justement), quand tous les fans de kpop ont commencé à se ramener : on est passé de 15 personnes en L1 une année, à 50 l'année suivante, puis 150 l'année d'après, sans augmentation du nombre de profs et de cours. Donc imagine la gueule des cours.
arafinwe
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Date d'inscription : 14/11/2008
Ah bon, nous on fais les 2, le gouvernement paye pour la majorité des frais, mais les étudiants doivent payer des frais d'inscriptions également. L'année dernière les étudiants on fait la grève parce que le gouvernement voulait augmenter les frais de scolarité à l'université. On reste tout de même les moins cher en amérique du nord.
Dans ce cas, il y a peut-être un business pour des écoles de langues privés en France. S'il y a une demande, il y a de l'argent à faire
Dans ce cas, il y a peut-être un business pour des écoles de langues privés en France. S'il y a une demande, il y a de l'argent à faire
niin
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Citation : Hallyunique
Date d'inscription : 12/11/2008
Les étudiants paient, mais les frais d'inscription sont loin de couvrir les budgets des universités, principalement financées par l'état.
Et en effet, il y a un business autour des écoles privées, très chères.
Et en effet, il y a un business autour des écoles privées, très chères.
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