Explosion de la fusée sud-coréenne (ou russe)Naro en plein vol

La fusée sud-coréenne Naro-1, qui devait placer ce 10 juin 2010 un satellite en orbite, a apparemment explosé en vol juste après son décollage. Un deuxième échec qui constitue un nouveau coup dur pour un pays qui mise sur la recherche et l’industrie spatiale.

Décidément Naro, le nom de la fusée Coréenne, ne porte pas chance à son pays : déjà, en août 2009, lors de son premier lancement, elle n’avait pas réussi à mettre sur orbite un important satellite scientifique, qui fut donc perdu.

Cette fois, les ingénieurs du centre spatial sud coréen ont perdu tout contact avec le lanceur moins de trois minutes après son départ. Il avait déjà dévié anormalement de sa trajectoire.

Un programme qui a coûté 400 millions de dollars

Cet accident rappelle de façon implacable que les opérations spatiales d’envergure comme la mise en place de satellites restent extrêmement complexes et difficiles à maîtriser.

La fusée Naro est le résultat d’une collaboration entre les agences spatiales russes et sud coréenne, les sud coréens ayant investi jusqu’à présent 400 millions de dollars sur ce programme.

Depuis le début des années 2000, la pays s'est lancé dans la course spatiale, avec la double ambition de concurencer les Européens, les Russes et les Chinois sur le marché des lanceurs de satellites et de faire de l'exploration spatiale autour de la Lune ... Deux projets qui vont souffrir de ce nouvel échec.

Train chinois pour la Lune
Philippe Coué le jeudi

* Monde

Faible présence américaine, imposante délégation chinoise : la première “Confé­rence lunaire globale” que vient d’organiser la Fédération internationale d’astronautique (IAF) à Pékin a bien montré le basculement qui s’opère en matière spatiale. Des centaines de spécialistes de la Lune – scientifiques et industriels – étaient réunis pour faire un premier bilan des missions récentes et exposer leurs projets. Tous ont été frappés par la capacité chinoise à occuper le terrain depuis que l’administration Obama a renoncé, au début de l’année, au programme Constel­lation de la Nasa (le retour d’astronautes américains sur la Lune dans les années 2020).

Pour la première fois, la Chine a exposé sa stratégie d’exploration et ses projets d’engins habités lunaires. Deux options sont à l’étude : un lanceur superlourd (100 tonnes au moins de charge utile en orbite, sur le modèle des Saturn 5 de l’ère Apollo) ou la fusée CZ-5 (25 tonnes en orbite), qui entrera en service dans quatre ans.

La première option s’inspire du Constellation américain, avec des lancements du vaisseau habité d’une part, et du module d’alunissage et d’un étage de transfert vers la Lune d’autre part.

La seconde utiliserait quatre CZ-5 pour réaliser la même opération. Dans tous les cas, il s’agit d’assembler un “train spatial” dans l’espace, composé de tous les éléments nécessaires à la mission. Tout cela éclaire les objectifs des futures petites stations orbitales Tiangong – dont le premier exemplaire sera lancé dans quelques mois –, qui visent justement à expérimenter ces techniques.

Les taïkonautes (le terme désormais officiel pour désigner les astronautes) voyageraient dans une version “anabolisée” du Shenzhou – l’actuel vaisseau spatial chinois –, doté d’un étage de propulsion qui serait utilisé pour la mise en orbite autour de la Lune puis pour le retour sur Terre.

À la manière d’Apollo, ces taïkonautes, une fois en orbite sélène, passeraient dans le module d’alunissage et entameraient leur descente. Dans un premier temps, ils effectueraient de courtes visites sur la Lune et disposeraient, comme leurs homologues américains il y a quarante ans, d’une “Jeep lunaire”. À ce titre, les Chinois ont été généreux en descriptions des activités extravéhiculaires et des matériels d’exploration associés lors de la conférence de l’IAF. Au retour, la partie haute du module d’alunissage rejoindrait le Shenzhou resté en orbite. Celui-ci retournerait vers la Terre à la manière des Zond soviétiques testés à la fin des années 1960 : les vaisseaux Shenzhou sont presque identiques.

Pour réussir ces vols habités com­plexes, les Chinois devront encore mieux connaître la Lune. C’est justement l’enjeu du programme d’exploration automatique Chang’e, qui a commencé avec la mise en orbite sélène d’une première sonde en 2007. Selon les résultats présentés à Pékin, Chang’e-1 a permis d’établir une cartographie globale de l’astre.

Une deuxième sonde or­bitale rejoindra la Lune à l’automne prochain. Viendra ensuite l’atterrisseur Chang’e-3 : en 2013, il dé­posera à la surface lunaire un véhicule ro­bot autonome qui étendra les possibilités d’exploration in situ. Suivra un Chang’e-4. En­fin, en 2017, Chang’e-5 tentera de ramener sur Terre des échantillons de sol lu­naire.

Une fois maîtrisées, ces techniques permettraient d’édifier sur la Lune un “camp de base” entièrement robotisé. C’est une autre nouveauté de la conférence de Pékin. Ce camp offrirait un luxe de moyens et une marge de sécurité aux astronautes du premier alunissage chinois. Le retour de l’Homme sur la Lune pourrait ainsi être envisagé d’ici à une quinzaine d’années, soit à peu près dans les mêmes délais que feu le programme Constellation américain.

Rêveur a écrit:J'avoue ne pas trop comprendre votre critique.

Pr. HWANG a écrit:
je critique le programme coréen car je suis pour la mutualisation des moyens dans ces domaines, qu'ils s'associent avec les grands centre spatiaux au lieu d'investir énormément d'argent pour cette fusée russe qui ne servira que leur gloriole.